vendredi 26 août 2011

Au-delà des confins du Patriotisme & Nationalisme

Traduit de l'anglais
Texte original http://islamicsystem.blogspot.com/2008/06/beyond-confines-of-patriotism.html

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Des stéréotypes qui ne vont pas avec la vision Islamique d’unité et d’ordre mondial

Patriote: Celui qui défend ou qui est fervent pour la liberté ou les droits de son pays.
Nationalisme: Sentiment patriotique, politique d’indépendance nationale.
Pays: Région; territoire d’une nation; terre de naissance de quelqu’un.

[Dictionnaire Oxford]

Les musulmans se considèrent comme étant part d’une seule et indivisible nation, appelé communément Oumma. Ce concept de Oumma est fondé sur une affinité idéologique et non sur une intégrité territoriale. Le musulman est donc fondamentalement dévoué à la protection de l’idéologie. Au cours de cette protection, il (dans la cadre de l’ État) protège également le territoire mais cela est circonstanciel à la protection de l’idéologie. Ce concept est totalement différent des définitions du dictionnaire de patriotisme et de nationalisme et de leurs applications dans le monde d'aujourd’hui.

Malheureusement mais vraiment, le patriotisme et le nationalisme sont les cause des dissensions, divisions et conflits sur cette planète. La Grande-Bretagne, une nation qui se dit ‘civilisée’, a dit a travers Lord Palmerston, “Il n’y a pas d’amis ou d’ennemis permanents, il y a seulement des intérêts permanents.” Analysons cette déclaration dans le cadre des 195 pays du monde.



Toute nation, qu’elle soit grande ou petite, qu’elle soit riche ou pauvre, a des intérêts; et logiquement, les intérêts d’un pays peuvent être incompatibles avec les intérêts d’un autre pays. Rarement voit on une parité des intérêts entre deux nations. Le colonialisme, l’apartheid, la malveillance, les intérêts économiques et la cupidité l’altèrent encore plus. Ainsi, les ennemis sont nombreux alors que les amis sont peu, et cela reste vrai tant qu’il y a compatibilité des intérêts. Le moment que les intérêts divergent, les nations amis deviennent ennemis. Les principes, la morale et l’éthique ne sont pas à l’horizon des décisions de politique étrangère.

En revanche, l’état Islamique (le Califat), qui avait existé jusqu’au 3 mars 1924, tendrait la main à un autre pays affligé par la sécheresse avec des cargaisons remplisses de nourritures et de devises en or par simple souci pour la vie humaine et pour chercher à obtenir le plaisir d’Allah subhanou wa ta’ala. En 1836, le calife ottoman Abdul Majid envoya trois bateaux remplis de graines et comportant 1000 dinars d’or à Damas. Comparons cela avec l’attitude des Etats-Unis qui jette plusieurs millions de tonnes de blé dans la mer afin de maintenir son prix mondial, alors que l’Ethiopie à la même époque (et, maintenant, le monde entier) traversa une crise alimentaire.

Les nations sont crées et le nationalisme est agité afin qu’elles combattent entre elles pendant que l’industrie militaire aux mains des capitalistes prospère. Jusqu’au 15 août 1947 (un jour avant la déclaration d’indépendance de l’Inde), c’était patriotique pour un Indien de dire “Si Lahore (ville dans le Pakistan actuel) est bombardé par l’Amérique, New Delhi ripostera.” Un jour plus tard c’était devenu patriotique d’affirmer le contraire. Si la même phrase est prononcée aujourd’hui, elle sera interprétée comme une déclaration de guerre à la nation indienne. Le Cachemire, où pas un brin d’herbe pousse, a été délaissé comme sujet de dispute afin que nombre de F-16s et Mirages soient achetés par les deux parties pour des milliards de dollars et cela jusqu’à l’éternité.

Comparons cela avec le Califat, qui sera aussi un état militaire mais avec une philosophie très différente. Sans intention ou autorisation de tuer des civils innocents même sous l’excuse du subterfuge de ‘dommage collatéral’, l’état Islamique utilisera une force limitée pour démettre des fonctions d'un pays ses dirigeants corrompus avec le seul but d’établir la justice. Pas étonnant que seulement environ 100 personnes (kouffars) furent tuées lors des 27 batailles menées sur une période de 10 ans après la création du premier état Islamique en 622 (ère chrétienne) à Médine par Mouhammad salalahou alaihi wa salaam, le dernier Prophète de l’humanité. Après le 3 mars 1924 (date de la destruction du dernier Califat à Istanbul par Moustafa Kamal dit ‘Ataturk’), le monde a vu plus de sang se verser que depuis la création de Adam a.s.

Si les musulmans détestent les frontières actuelles entre états, ce n’est pas qu’ils n’acceptent pas la réalité. Ce n’est pas non plus un affront à la structure actuelle. C’est que ça ressemble plus à une prison. Le prisonnier admet l’existence des murs de prison, des barreaux et de l’humilité de la prison. L’aversion du prisonnier est naturelle. Le prisonnier aspire à être libéré et à entreprendre tous les efforts nécessaires pour en sortir. De manière analogue, la Oumma aspire à sortir des frontières étatiques suffocantes inspirées par les capitalistes dans un monde qu’ils croient être de justice.

Les musulmans ne seront jamais patriotiques et nationalistes la façon que le monde les veulent être. Ceci est encore plus le cas car pour les musulmans la conception de nation est basée sur la foi, l’adoration et non sur quelque chose de physique morcelée pour des raisons superflues. Les musulmans considèrent les Sud-Africains expulsant les gens du Zimbabwe ou
Raj Thackeray attaquant les Indiens du Nord de l’état du Maharashtra comme étant des problèmes de frontières. Le régionalismes est le nationalisme à une échelle plus petite. Ces actes ne sont-ils pas du patriotisme comme défini aujourd’hui? Le régionalisme et les disputes d’eau entre états sont des manifestations de “Il n’y a pas d’amis permanents ou d’ennemis permanents, il y a seulement des intérêts permanents.” Même les chiens d’une zone aboient pour chasser un chien étranger. En quel sens le régionalisme, nationalisme ou patriotisme est-il différent? S’il vous plaît, soyez objectif en répondant à cette question cruciale.

Les nations non-musulmanes actuelles seraient plus heureux si les musulmans vivant dans leurs pays les quittaient pour devenir citoyens d’un état Islamique. L’aspiration des musulmans à changer les pays musulmans (dirigés par des tyrans) en un état Islamique sous l’autorité d’un Calife est légitime. Le terrorisme d’état serait éliminé du monde mais est-ce que les fauteurs de troubles veulent cela. Si la paix règne, le perdant est le fauteur de désordre car le chaos est son fond de commerce. Ainsi, la meilleur alternative est que les musulmans aient le choix de gouverner les terres musulmanes par ce qu’ils croient être la loi divine.

Abdul Rasheed Qureshi

L’auteur est un avocat de la Court Suprême d’Inde.

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