Nous observons depuis un certain nombre d'années une partie des musulmans appeler au vote lors des élections démocratiques et ils militent également pour l'implication au sein des partis démocratiques. Cette adhésion à la démocratie se justifie selon eux par la nécessite de participer à la vie politique afin de peser au sein de la société, d'obtenir des droits et de freiner l'islamophobie. En occident, ces musulmans pensent que leur action démocratique leur permettra de faire pression sur les autorités pour qu'ils cessent leurs offensives contre l'islam et les musulmans.
Ces « musulmans démocrates » emploient des arguments rationnels liés au contexte sans se poser des questions sur la position de l'islam vis à vis de la démocratie. Leur raisonnement rationnel prend donc le dessus sur les textes du Coran et de la Sunna alors que le musulman doit analyser selon son credo islamique car tout acte du musulman doit être basé sur la Loi islamique.
Pour commencer, la démocratie doit être définie en tant que système politique et il faut l'analyser dans sa totalité et non la limiter au vote comme certains le font. Ensuite, il conviendra de la comparer aux textes islamiques pour juger si elle est licite ou pas aux yeux de l'islam.
La démocrate est un système politique au sein duquel le pouvoir revient au peuple comme l'atteste le terme « Demos Cratos » du grec ancien. Le terme « Demos » signifiant le peuple et « Cratos » signifiant le pouvoir. En démocratie le peuple est donc source de loi soit directement, soit indirectement via ses représentants au parlement. L'homme se retrouve donc le rôle de législateur afin de faire les lois et pour juger ce qui est permis ou pas.
Ce principe fondateur de la démocratie s'oppose au fondement même de l'islam ou le domaine de la législation revient exclusivement à Dieu. En effet l’attestation de Foi islamique implique que Dieu seul doit être adoré et qu'il est le seul législateur. De nombreux versets du Coran corroborent ce pilier de la Foi islamique :
إن الحكم إلا لله أمر ألا تعبدوا إلا إياه
« Il n'est d'autorité que celle de Dieu, qui a proscrit de n'adorer que lui »
[Sourate 12, Verset40]
له الخلق والامرتبارك الله رب العالمين
« De Dieu seul, en vérité, procèdent et la création et le commandement suprême »
[Sourate 7, Verset54]
La démocratie s'oppose donc à l'islam comme l'atteste ces versets du Coran car Dieu se voit substituer par les hommes le rôle de législateur. L'homme rend licite(halal) l'illicite(haram) et rend également illicite le licite, tandis qu'en islam, la souveraineté revient à Dieu et donc à sa Loi. En démocratie, si la majorité décident d'une loi, elle est validée tandis qu'en islam, il est illicite que des hommes s'opposent à l'application d'une loi divine même s'ils sont majoritaires.
Mais le fait est que la reconnaissance de l'unicité de Dieu ne peut s'accomplir qu'en admettant la création et l'ordre cosmique et juridique comme une possession exclusive du Seigneur. Or, exclusivité de l'ordre juridique implique la souveraineté absolue de Dieu en matière de législation : Il est le seul à décider du permis et de l'interdit, c'est-à-dire de la voie à suivre ici-bas. Quiconque se permet de diriger les hommes vers une loi autre que celle de Dieu entre dans l'impiété et l'idolâtrie :
A ce propos, `Adiyy b. Hâtim rapporte : « Entré chez le Prophète (صلى الله عليه وسلم), je l'entendis réciter le verset 31 de la sourate 9 (at-Tawba) : « Ils ont élevés au rang de divinité leurs docteurs et leurs moines ». Je lui fis alors remarquer qu'il ne s'agissait pas d'adoration à proprement parler. "C'en est une assurément, me répondit-il. Leurs docteurs et moines leur ont interdit ce qui est licite et permis ce qui est illicite, et ils les ont suivis, ce qui relève de l'adoration".» (Hadith rapporté par At-Tirmidhî et Ahmad)
Il est surprenant de voir des musulmans croyant en Dieu et à Mohammed (صلى الله عليه وسلم) rendre licite la démocratie comme si la fin justifiait les moyens. Les musulmans d’Europe sont ouvertement attaqués au nom de la laïcité et de la démocratie, et pourtant des musulmans veulent répondre avec l'outil utilisé par l'adversaire et sans se poser la question si ce type d'action plaît ou non à Dieu.
ألم ترإلى الذين يزعمون أنهم آمنوا بما أنزل إليك وما أنزل من قبلك يريدون أن يتحاكمواإلى الطاغوت وقد أمروا أن يكفروا به ويريد الشيطان أن يضلهم ضلالا بعيدا وإذا قيل لهم تعالوا إلى ما أنزل الله وإلى الرسولرأيت المنافقين يصدون عنك صدودا
«N’as-tu pas vu ceux qui prétendent croire à ce qu’on a fait descendre vers toi[prophète] et à ce qu’on a fait descendre avant toi? Ils veulent prendre pourjuge l’idole (Tâghoût), alors que c’est en lui qu’on leur a commandé de ne pascroire. Mais le Diable veut les égarer très loin, dans l’égarement. Et lorsqu’on leur dit: «Venez vers ce qu’Allah a fait descendre et vers le Messager», tu vois les hypocrites s’écarter loin de toi » [Sourate 4,verset 60-61]
Au delà de ces arguments, il y aussi la problématique du vote que certains musulmans utilisent pour rendre licite la démocratie. En effet, ils déclarent qu'à l'image de l'islam où il existe la consultation (As-shoura), la démocratie est basée sur le vote. La consultation en islam n'est pas un système politique à l'instar de Khalifah mais est seulement un processus de consultation sur un sujet précis. La consultation islamique est divine comme l'atteste la sourate « la consultation » et le recours à cette méthode par Mohammed (صلى الله عليه وسلم). Il n y a aucune relation avec la démocratie qui est le fruit des hommes. La consultation en islam peut être prise en compte même lorsque l'avis adopté s'oppose à l'avis de la majorité comme l'atteste la prise en compte de l'avis du Compagnon Salman al-Farissi lors de la bataille des coalisés pour creuser le tranché autour de Médine. Son avis de spécialiste a été adopté et non l'avis de la majorité. De plus, le vote en islam lors de la désignation du chef des musulmans, le Khalife, diffère totalement du vote en démocratie. Le chef des musulmans doit être musulman et a pour fonction d'appliquer l'islam car on lui prête allégeance sur le Coran et la Sunna. Il est choisi uniquement par les musulmans et non également par les chrétiens et les juifs. Il n y aucune relation avec le vote démocratique où le chef peut être non musulman et sera à la tête d'un État laïc appliquant la laïcité, la démocratie et le capitalisme. Même en terre d'islam peuplée majoritairement de musulmans, l'élection démocratique permet à non musulman d'avoir la direction du pays.
La démocratie en plus de son principe fondateur et du processus électoral qui diffèrent de l'islam, s'oppose également à la religion révélé à Mohammed (صلى الله عليه وسلم) quand on analyse ses nombreux principes comme la liberté d'expression, de culte et de propriété.
La liberté d'expression telle que la conçoit les démocrates est interdite en islam car au nom de ce principe, il est interdit en islam d'insulter Dieu et les Messagers comme l'a fait l'occident avec les caricatures contre le Messager de Dieu Mohammed (صلى الله عليه وسلم). Comment des musulmans peuvent adhérer à la démocratie qui est basé sur ce principe ayant porté atteinte à l'honneur de notre Prophète ?
Quant à la liberté de culte, elle s'oppose également à la Loi islamique car un musulman ne peut pas apostasier sa religion comme l'atteste la peine d'apostasie rapporté par ce hadith « Celui qui change de religion, tuez-le». La liberté de culte en islam s'applique aux non musulmans qui n'ont pas embrassé l'islam comme l'atteste ce verset
لا إكراه في الدين
« Point de contrainte en matière de religion » [Sourate 2, Verset 256]
Et pour finir la libre propriété est étrangère à l'islam car le musulman ne peut pas obtenir ce qui est illicite. Il n'a pas le droit d'avoir comme propriété des biens ou de l'argent issus de produits illicites comme l'alcool, des jeux de hasards etc.
Pour conclure, l'islam doit être la base de tout acte pour le musulman et que ce dernier ne doit pas faire passer sa raison ou le contexte avant les textes islamiques. Le but du musulman est l'agrément de Dieu et pour obtenir cela, ses actes ne doivent pas amener la colère de seigneur des mondes. Le modèle pour tout musulman doit être le Messager de Dieu (صلى اللهعليه وسلم) qui ne prononce rien sous l'effet de la passion. Notre guide Mohammed (صلى الله عليه وسلم) fut à la Mecque avec les Compagnons dans une situation plus dangereuse que les musulmans d'occident et pourtant, il n'a pas fait le moindre concession sur l'islam malgré les propositions des notables de Quraych . Ces derniers lui ont proposé de l'argent, des femmes et un statut élevé pour juger entre eux. Il lui ont même proposé une alternance de pouvoir une année sur deux pour qu'ils adorent durant un an Dieu l'unique et en échange, l'année suivante, les musulmans adoreraient leurs statuts. Il refusa avec fermeté ces propositions pour rester ferment dans la voie de Dieu jusqu'à bâtir l'État islamique à Médine qui a mi fin à l'oppression des idolâtres. La voie du Messager de Dieu (صلى الله عليه وسلم) doit être la nôtre contrairement aux actions inspirées par les idées de Rousseau, Molière et autres philosophes laïcs...
كان لكم في رسول اللهأسوة حسنة لمن كان يرجو الله واليوم الآخر وذكر الله كثيرا
« Vous avez,en vérité, en le messager de Dieu, un si bel exemple pour celui qui espère enDieu et au Jugement dernier et se souvient fréquemment de Dieu »
[Sourate 33, Verset21]
وما كان لمؤمن ولامؤمنة إذا قضى الله ورسوله أمرا أن يكون لهم الخيرة من أمرهم ومن يعص الله ورسولهفقد ضل ضلالا مبينا
« Il n'appartient pas à un croyant ou à une croyante de suivre leur propre choix,lorsque Dieu et son messager en ont décidé autrement. Quiconque désobéit à Dieu et à son messager s'égare de toute évidence » [Sourate 33, Verset 36]
Abou Khaled
26 Jamadi al-Awal 1433
18/04/2012
26 Jamadi al-Awal 1433
18/04/2012
SalamAlaykoum,
RépondreSupprimerBarakaAllahufik pour cet article très clair et explicite. Et pour continuer sur cette lancée, c'est-à-dire votre argumentaire mettant en évidence la dérive actuelle qu'est cette participation électorale des musulmans, pourriez-vous Abou Khaled, inshaAllah, nous donner votre avis, ou une réponse sur le document suivant, qui fait la promotion du vote et qui depuis quelques temps tourne sur internet risquant d'égarer nombre de frères et soeurs. En vous remerciant fraternellement.
BarakaAllahufik. SalamAlaykoum
https://docs.google.com/viewer?url=http://www.islametinfo.fr/wp-content/uploads/2012/04/L%E2%80%99-Islam-et-le-vote-fat%C3%A2was-dIbn-Taymiyya-par-Abdelhamid-Drira.pdf?1334753404&hl=fr&chrome=true
Wa alayka assalam akhy
RépondreSupprimerles différents arguments feront l'objet d'un futur article plus détaillé incha Allah.
Pour répondre aux arguments qu'a avancé Abdelhamid Dira, ils sont hors contexte et mal utilisé pour justifier le vote.
Pour commencer, des savants utilisent des règles de Oussoul al-fiqh comme celle du moindre mal quand l'islam n'a pas tranché un sujet. Hors sur la question de la prise de pouvoir et des étapes quand les musulmans ne tiennent pas la gouvernance pour appliquer l'islam, la vie de Mohammmed(صلى الله عليه وسلم) nous démontre la marche à suivre. Il refusa toute concession pour mettre en place l'état islamique. Il refusa une alternance de pouvoir ou un pouvoir partiel, chose qu'accepte les "musulmans démocrates" avec une mairie par exemple...
Pour le premier concernant "le moinde mal", de nombreux savants ont expliqué que le mal en question ici est la mort. Ils ont pri en exemple le cas d'un musulman en danger de mort dans un endroit désert pour éviter de mourir de faim doit manger une bète morte non halal.
Pour le deuxième, Mohammed(صلى الله عليه وسلم ) a exprimé son souhait d'une victoire des byzantins contres les perses. Il na ni validé leur loi ou l'a adopté, aucun lien avec le fait de juger halal le vote. Je ne sais pas d'ou ils amènent cela. Les byzantins furent combattus plus tard sous Omar ibn al-Khattab.
Pour le troisième argument, la hijra pour éviter les sévisses à la Mecque était un refuse et non une participation aux lois du roi d'abyssine. Il faut vérifier quand il est mort et qu'elle loi il appliquait.
Et enfin pour l'argument classique sur Youssouf aleyhi assalam. L'islam en tant que système n'avait pas été encore révélé et l'islam est venu abroger les lois d'avant. On base notre vie sur la Sunna et la vie entière de Mohammed (صلى الله عليه وسلم ) et non sur la vie entière des prophètes d'avant qui appelait au tawhid et non à une religion révélé entièrement. Par exemple, le Prophète Souleymane alayhi assalam avait 1000 femmes et Dawoud aleyhi assalam 100 femmes. L'islam est venu limiter à quatre femmes. De plus Youssouf 'aleyhi assalam gérait la production agricole si je ne me trompe pas, il n'était pas dans le domaine législatif.
Wa assalam alayka
As salkam aleykûm je veux rectifié le frere abou khalid ! sur yousouf As et le roi en donnant l'exemple de Dawûd as qui avait 100 femmes ce qui et du fiq effectivement le fiq change en fonction des révélation mais nous on parle de tawhid la et il n'a jamais changé donc le Yûssûf n'aurais pas put s'alié avc un tagouht ,avc un pharaon qui prétend être Allah, c'est l'avis des plus grand savant que le roi c'est converti et a donné le commandement a Yûssûf qui jugé avc les loi d'Allah pour plus de détaille http://www.youtube.com/watch?v=-MBtspoh1Dc&context=C4172734ADvjVQa1PpcFOQgPyVbEZAlpmeA5RG3hZ7cAlvBlX6G9A=
RépondreSupprimerSalam Alaykoum wa rahmatoullah,
RépondreSupprimerMachaAllah. Baraka Allahu fik pour cette minutie et explicitation.
L'analyse du frère Abdelhamid Dira est hors contexte et non-globale source de grand danger sur le long terme fi Dounya,et bien sur, au jour du jugement.
Vivement l'article détaillé. Puisse Allah ta'ala te faciliter ton travail et guider la Oummah. SalamAlaykoum
Assalam aleykoum,
RépondreSupprimerBaraka Allahoufikoum pour votre Travail, j'ai hate de lire la suite incha Allah.
Fi amani Llah