Des fuites ont une fois de plus paru dans la presse faisant état d’une possible attaque aérienne contre les installations nucléaires iraniennes. Ces divulgations ont été ébruité à l’occasion de la publication prochaine du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Bien que j’ai adressé précédemment le problème nucléaire entre l’Iran et les États-Unis, j’ai pensé qu’avec cette montée de rhétorique il serait approprié de revenir sur le sujet.
Il
est bon de rappeler que ce durcissement actuel se produit au moment où
le prochain rapport de l’AIEA sera très bientôt publié. Le rapport dira
très vraisemblablement ce qu’elle a maintenu dans les rapports
précédents, mais cette fois de manière plus explicite, que l’Iran est
bel et bien en train de développer activement un programme nucléaire.
Il
y a régulièrement une escalade de la rhétorique chaque fois qu’un
rapport sur le programme nucléaire iranien est sur le point d’être
publié. La quête de l’Iran pour l’arme nucléaire n’est pas nouvelle et,
en fait, elle a lieu depuis les années 1960. A ce jour, l’Iran n’a
toujours pas testé la bombe atomique car construire l’arme atomique
demande un engagement total de toute la nation afin que ses ressources
naturelles soient déployées au service cette mission. Il ne s’agit pas
d’établir un simple centre de recherche mais en fait d’ériger toute une
base industrielle. Un programme nucléaire nécessite des installations
longues durées qui sont à forte consommation énergétique et aussi des
années de recherche scientifique, des matériaux fissibles et une
machinerie industrielle de haute teneur.
Le
traité de non-prolifération nucléaire (TNP) fut mis en place en 1968 et
l’Iran le signa en 1968 puis le ratifia en 1970. C’est un fait bien
connu et avéré que l’Iran a commencé son programme nucléaire sous le
Shah en collaboration avec des entreprises françaises (Eurodif) et
allemandes.
Khomeini
mit un terme au programme nucléaire lorsqu’il prit le pouvoir en 1979,
puis Rafsanjani le relança en 1995 lorsqu’il prit la présidence du pays.
Le programme nucléaire continua durant la période réformiste du
président Khatami (1997-2005). C’est en 2003, après l’invasion de
l’Irak, qu’un nombre d’opposants exilés iraniens rendirent publique ce
programme secret. Ils affirmèrent que l’Iran dissimulait ce
programme des inspecteurs de l’AIEA. Sur la base de de ces informations,
le chef de l’AIEA de l’époque, un certain Mohammed el-Baradei, prépara
un nouveau rapport et le présenta à l’AIEA. C’est à ce moment que la
crise nucléaire iranienne escalada.
Lors
de la présidence de Khatami, en 2003, un ‘protocole additionnel’, ne
figurant pas dans le traité de non-prolifération original, fut signé; ce
nouveau protocole permet aux inspecteurs de l’AEIA d’effectuer des
inspections surprises afin de palier au risque que l’Iran dissimule ses
réelles activités lors des inspections planifiées.
En
2004, l’Iran décida de suspendre son programme d’enrichissement de
l’uranium comme signe de bon volonté lors des négociations. Mais la
troïka de l’Allemagne, le France et la Grande-Bretagne refusèrent de
garantir à l’Iran son droit d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins
civiles.
Depuis
le début de la crise, les États-Unis ont tout fait pour saboter toute
possible résolution. Alors que la troïka européenne était engagé dans
des négociations avec l’Iran pour trouver une solution au problème, les
États-Unis ont constamment retarder toute possibilité de solution.
Lorsque les négociations étaient sur le point d’aboutir, les autorités
américaines faisaient une déclaration affirmant sur le ton d’un
avertissement implicite que toutes les options restaient ouvertes pour
le gouvernement américain - même après que la troïka soit arrivé à faire
de réel progrès dans l’obtention d’une solution. En effet, cette crise
du nucléaire iranien permet aux États-Unis de réaliser de nombreux
intérêts dans la région. Premièrement, ça permet aux États-Unis de
montrer à l’Iran qu’elle est prête à employer toute autre moyen si
l’Iran ne joue pas le jeu. Le langage belliqueux permet également aux
États-Unis de poursuivre agressivement son projet de bouclier de
missiles en Europe de l’Est face à la Russie sous prétexte de menace
iranienne. De plus, cette crise a crée l’opportunité aux États-Unis
d’établir des pactes de sécurité avec les pays du Golfe qui voient en
l’Iran une menace à leur sécurité et et qui veulent obtenir l’énergie
nucléaire des américains. Ça a également forcé Israël a entrer dans un
pacte de sécurité avec les Américains.
Cette
escalade de la rhétorique est poussée par Israël ainsi que ceux sur
l’échiquier droit de la politique américaine qui ont toujours estimés
que l’utilisation de la force militaire était la meilleure réponse pour
contrôler l’Iran. Israël a constamment pris une posture agressive face à
l’Iran car un Iran équipé de l’arme nucléaire change totalement la
balance de pouvoir dans la région en défaveur d’Israël.
Une
attaque sur l’Iran nécessite une attaque surprise couvrant une très
large superficie. Le problème est que l’Iran dispose de nombreux moyens;
par exemple, l’Iran peut causer de graves problèmes aux Américains en
Irak à travers ses agents, surtout dans cette phase de retrait des
troupes américaines. Les missiles balistiques iraniens (conventionnels
non-nucléaires) peuvent atteindre de nombreuses cibles israéliennes et
américaines dans la région et, très certainement, un nombre de ses
missiles peuvent être lancés avant que ses lance-missiles soient
localisés et détruits par les États-Unis, encore moins par Israël.
Mais
le meilleur moyen de dissuasion des iraniens est leurs possibilité de
mener une guerre de guérilla dans le golfe Persique et dans le détroit
d’ormuz emprunté par plus de 30% du transport pétrolier mondial. L’Iran
peut déployer des mines navales, des missiles sol-mer anti-navire et des
petit bateaux d’attaque. Ceci générerait un impact bien plus important
qu’un conflit militaire car si 30% du commerce mondial du pétrole était
suspendu, les marchés financiers tomberaient en pleine dégringolade
créant une nouvelle récession mondiale. Ceci constitue la réel option
nucléaire des iraniens.
En
mettant de coté la rhétorique, la réalité est que l’Iran et les
États-Unis ont coopéré sur de nombreux sujets qui ont protégés les
intérêts américains dans la région. Ceci inclue le soutien à Hamas, au
Hezbollah dans le Levant, le renforcement du gouvernement irakien à
travers le Conseil suprême islamique irakien ainsi que la stabilisation
de l’Afghanistan en soutenant le gouvernement Karzaï. Des contacts
officiels entre les deux pays se sont intensifiés depuis la fin de
l’administration Bush. L’Amérique a même refusé une requête israëlienne
d’attraquer l’Iran. Les États-Unis ont minimisé la démonstration de
puissance aérienne d’Israël dans la Méditerranée en novembre 2008 et
elle a refusé de vendre à l’état sioniste les bombes GBU-29 qui ont la
capacité de détruire les bunkers.
Concernant
la menace de sanctions rédhibitoires, aucun régime de sanction est
hermétique. Le véritable point vulnérable provient de la Russie. L’Iran
est devenu un point majeur de pression pour les Russes dans leur
rivalité géopolitique continue avec l’Amérique. Moscou a indiqué à de
nombreuses occasions qu’ils se répugneraient pas à utiliser l’Iran comme
moyen de pression sur Washington. Moscou a une liste de demande clés qui
sont bâties sur la notion que l’Occident doit respecter la sphère
d’influence russe dans les territoires ex-soviétiques. Tant que les
États-Unis continuent à rejeter ces revendications et à traiter la
Russie comme une puissance faible, les Russes refuseront non seulement
de participer aux sanctions mais ils pourront réduire à miettes tout le
système de sanctions. Le plus les États-Unis sont enlisés dans le monde
Islamique, le plus la Russie peut affaiblir les Américains.
Sur le débat de est-ce que l’Iran est indépendant, potentiellement Islamique voir même un état chiite, la réalité est que l’Iran n’est rien de plus qu’un état pragmatique capitaliste séculier sans aucun point de référence cohérent d’où elle peut générer sa politique. L’Iran a évité aux Américains que l’Irak devienne leurs nouveaux Vietnam et, alors que les réformistes ont traditionnellement tendu la main à l’Occident, la vérité est que et les conservateurs et les réformistes sont tous deux à la solde des États-Unis. Les Musulmans de la région ont déjà été manipulé par les Américains comme pions afin d’amener l’Union soviétique à ses genoux. Aujourd’hui, Obama et ses conseillers pensent faire la même chose contre la Russie et la Chine. La Oumma Islamique doit apprendre de ses expériences passées et retourner à la table des grandes puissances en ré-établissant le Khilafah qui poussera ces nations à se battre entre elles afin d’élever la bannière de Laa Ilaaha Ilalaah sur leurs destructions … inshAllah.
source en anglais http://www.khilafah.com/index.php/analysis/middle-east/13015-irans-nuclear-programme-between-rhetoric-and-reality
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